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Un feu de forêt, c’est quoi au juste ?

Sapeur pompier du var Gonfaron
@SDIS83

Avec une surface représentant un peu plus d’un quart du territoire national, la France est le 3ème pays le plus boisé de l’Union Européenne. Même si ces 15 millions d’hectares de forêts représentent une véritable richesse, ils rendent notre territoire plus vulnérable aux incendies. Mais c’est quoi un feu de forêt au juste ? Comment se forment-ils ? Quels sont leurs modes de propagation ?

Eclairages


Avant toute chose, on parle de feu de forêt lorsque le feu parcourt une surface supérieure à 1 hectare d’un seul tenant et qu’au moins une partie des étages arbustifs ou arborés est détruite. Ce phénomène échappe généralement au contrôle humain tant en durée qu’en étendue.


Qui dit feu de forêt dit….feu

Comme nous vous le précisions dans l’un de nos précédents posts, pour qu’il y ait inflammation et combustion, 3 facteurs doivent être réunis, c’est le triangle du feu : un combustible, une source externe de chaleur et de l’oxygène.


Le triangle du feu
@HWD

Les combustibles d’un feu de forêt

Malheureusement, par nature, la forêt toute entière est un combustible potentiel. Les flammes ne font pas la fine bouche et peuvent en effet parcourir indifféremment la végétation vivante (branches, feuilles, troncs) ou morte (aiguilles, arbres morts sur pieds) tout comme les infrastructures humaines implantées en zone forestière ou en lisière de forêt.


Pouvant tout dévorer sur leur passage, les incendies concernent également des formations subforestières de petite taille telles que :


  • La garrigue, formation plutôt ouverte, poussant sur un sol calcaire

  • Le maquis, formation fermée et dense, poussant sur un sol siliceux

  • Les landes, formation composée de genêts et de petits arbustes, poussant sur un sol acide

 

La formation et l’évolution d’un feu de forêt


Les conditions de formation

Les formations subforestières citées ci-dessus sont sujettes au feu de par leurs différences de composition, notamment leurs teneurs en eau mais aussi par les conditions climatiques auxquelles elles sont soumises.


Sécheresse et incendie

En toute logique, la période la plus propice aux feux de forêt est l’été même si nous constatons un allongement significatif de la « saison des feux ».

Les effets conjugués de la sécheresse, du stress hydrique des sols et la présence d’une population touristique peu sensibilisée au danger favorisent l’éclosion d’incendies.


Par ailleurs, des conditions météorologiques défavorables (année de sécheresse, accumulation d'arbres au sol après une tempête) peuvent également engendrer, en toute période de l'année, des situations favorables aux départs de feux.


L’éclosion

Un feu peut éclore de manière soudaine ou couver durant plusieurs jours selon le type de combustible, les conditions météorologiques et le type de facteur déclenchant (naturel ou humain).

L’inflammabilité des végétaux varie quant à elle, énormément en fonction de la période de l’année, des conditions climatiques, de l’état de la végétation et de l’action de l’homme.


Les 4 étages de la végétation

Il suffit de regarder autour de soi lors d’une balade en forêt pour s’en rendre compte. La nature a horreur du vide.

Elle s’étale donc et fait de son mieux pour se rapprocher de notre source de lumière, le soleil, nécessaire à la photosynthèse.


Ainsi, la végétation se répand sur 4 niveaux :


  • La litière, le niveau le plus bas, très inflammable à l'origine d'un grand nombre de départs de feux, difficiles à détecter, car se consumant lentement

  • La strate herbacée, d’une grande inflammabilité le vent peut y propager le feu sur de grandes superficies

  • La strate des ligneux bas ; maquis, garrigue ; est d’une inflammabilité moyenne mais transmet rapidement le feu à la dernière strate

  • La strate des ligneux hauts : rarement à l’origine d’un feu (attention tout de même aux brandons incandescents), elle permet la propagation des flammes. C’est ce qu’on appelle les feux de cimes.

 


Les 4 strates de la végétation verticale
@Researchgate

Les différents types de feux

Il n’y a pas « un » mais « des » feux, chacun étant conditionné par les caractéristiques de la végétation et les conditions climatiques (notamment la force et la direction du vent).


Nous distinguons alors :

  • Les feux de sols, brûlant la matière organique de la litière, l’humus ou les tourbières. Peu spectaculaires car alimentés par incandescence avec combustion, ils ont une vitesse de propagation faible

  • Les feux de surface, brulent eux les strates basses de la végétation (partie supérieure de la litière, herbacée et ligneux bas). Ils se propagent généralement par rayonnement et touchent la garrigue ou les landes

  • Les feux de cimes brulent la partie supérieure des arbres et forment une couronne de feu. Ce sont eux qui libèrent généralement une grande quantité d’énergie et qui se propagent très vite


Feux de cimes
@ressources-naturelles.canada

Et parce que le feu n’est jamais rassasié, ces trois types de feux peuvent naturellement se produire simultanément sur la même zone.

 

Les modes de propagation

Ce n’est pas parce qu’il y a un feu, qu’il y a danger. Son impact va dépendre de son intensité et de sa surface d’extension. Sa propagation va le plus souvent être déterminée par des facteurs naturels tels que:

  • La végétation. De par sa structure et sa composition, sa combustibilité qui est son aptitude à propager le feu en se consumant varie. Lors de la combustion, des quantités de chaleur plus ou moins importantes vont être libérées, selon la structure de la forêt et des essences végétales présentes

  • Le vent. Il agit de plusieurs manières car va apporter de l’oxygène, va rabattre les flammes sur la végétation, modifier la direction du feu et transporter des brandons incandescents (les fameuses sautes de feux)

  • La topographie. La pente conditionne l'inclinaison des flammes par rapport au sol et ainsi leur vitesse de propagation. Quant à l’exposition, les versants sud et sud-ouest présentent généralement les conditions les plus favorables pour une inflammation rapide et pour la propagation des flammes.


Cependant, ces facteurs ne sont pas les seuls.


Certaines actions anthropiques peuvent aggraver la propagation des incendies tels que la déprise agricole qui a laissé de nombreuses zones périphériques de forêts qui servaient de coupe-feu être colonisées par des formations végétales (friches, landes, garrigue et maquis).

Cela correspond tout de même à une moyenne annuelle de 30 000 hectares.

Cette situation est aggravée par la diminution des prélèvements en forêt et un mauvais entretien, qui ont conjointement conduit à la présence de bois morts dans les forêts et au développement des sous-bois.


Ainsi, le risque de voir se propager des incendies de grande ampleur a été considérablement accru.


Pour résumer, la propagation d’un incendie se décompose en 4 étapes : combustion du matériel végétal, émission de chaleur, transfert vers le combustible à l’avant du front de flamme et enfin absorption de la chaleur par les végétaux qui s’enflamment à nouveau.


Comment se propage un feu ?

La chaleur générée (flux thermique) par un incendie va être transportée vers l’avant des flammes selon 3 processus :

  • La conduction, qui permet la transmission de proche en proche

  • La convection, liée aux mouvements d’air chaud, contribue au transport de brandons incandescents sur plusieurs kilomètres déclenchant de nouveaux départs de feux

  • Le rayonnement thermique qui propage l’énergie par infrarouges. C’est le principal mode de propagation des incendies


Les modes de propagation du feu
@ast-formation

Comme précédemment indiqué, la topographie joue un rôle important dans la propagation des incendies.

Un feu ascendant brûle d’autant plus rapidement que la pente est forte car le rayonnement et la convection sont accrus.

A contrario, un feu descendant verra sa vitesse considérablement ralentie mais le risque de saute de feu est important.


Phénomène physico-chimique, un feu de forêt se comporte comme un être vivant fonction de plusieurs critères décrits ci-dessus. Même si nous en savons déjà beaucoup sur ce phénomène, il n’en reste pas moins imprévisible et peut engendrer des conséquences terribles pour la faune et la flore.


Sans parler des dégâts considérables que certains feux incontrôlables, désormais appelés « mégafeux », ont fait et feront sans aucun doute sur les biens et les personnes.

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