Une augmentation des catastrophes naturelles est à prévoir surtout autour de la Méditerranée
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Une augmentation des catastrophes naturelles est à prévoir surtout autour de la Méditerranée

Bassin méditerranéen
@Vikidia

Effet domino, cercle vicieux, cycle infernal...Appelez-le comme vous le voulez mais les catastrophes naturelles, renforcées par le changement climatique s'imbriquent les unes aux autres et rétroagissent les unes sur les autres.


De nombreuses régions du pourtour méditerranéen subissent actuellement des sécheresses historiques telles que la Grèce, le Maroc, la Catalogne, la Sicile ou les Pyrénées Orientales. Ces sécheresses hivernales provoquent des restrictions d'eau dans bon nombre de régions méditerranéennes et augmentent le risque de feux de forêt comme le soulignait le JRC (Centre Commun de Recherche) Européen dès Janvier.


Paradoxalement, des régions toutes proches font face quant à elles, à des crues catastrophiques.


Ces événements, bien que non directement liés annoncent une dynamique inquiétante : sécheresses, crues et feux risquent de voir leurs occurrences augmenter dans les prochaines décennies, particulièrement autour de la Méditerranée.


Des pluies de moins en moins efficaces

Plus que jamais, les sécheresses hivernales que connaissent actuellement les régions méditerranéennes inquiètent car malheureusement, le phénomène est voué à s'accentuer avec le réchauffement climatique.


Sécheresse hivernale
@AFP

En Mars de l'année dernière, le GIEC notait avec un niveau de certitude élevé que les précipitations devraient diminuer de 4% pour chaque degré de réchauffement supplémentaire au sein du bassin méditerranéen.

Cette baisse concerne toutes les saisons dans le sud et le centre de la région et surtout l'été dans le nord du bassin. Bonne nouvelle donc pour les régions françaises, pour lesquelles le volume annuel de pluie ne devrait ainsi pas grandement évoluer mais il ne faut pas se réjouir trop vite.


En effet, derrière cette stabilité se cache la modification saisonnière des pluies.

Selon le Groupe Régional d'Experts Climat en Région PACA (Grec Sud), le changement climatique tend à renforcer les caractéristiques du climat méditerranéen, à savoir des pluies importantes en automne et au printemps qui diminuent très fortement en hiver et en été.


Quel est le problème me diriez-vous?

En réalité, les déficits hivernaux rendent l'eau "moins efficace" lorsqu'elle tombe au printemps plutôt qu'en hiver car la végétation qui se réveille pompe et transpire une partie de cette eau tandis que la température qui monte entraîne une plus grande évaporation des sols.

Et nous parlons ici de près des deux tiers des pluies qui repartent dans le ciel pour cette évapotranspiration, phénomène bien moins marqué l'hiver rendant les pluies hivernales capitales pour recharger les nappes phréatiques.


Des sols plus chauds et des phénomènes plus extrêmes que prévu


Le bassin méditerranéen est, toujours selon le GIEC, un "hotspot": il se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale. Ainsi, les températures estivales élevées accentuent l'évapotranspiration rendant plus que difficile la compensation des sécheresses hivernales. Vous l'aurez compris, même à volume de pluie constant, un climat plus chaud signifie plus de sécheresse.


La région PACA chauffe vite

La région PACA n'est pas en reste car elle s'est déjà réchauffée de +2,1°C tandis que la moyenne mondiale était de +1,1°C.

Selon le Grec Sud, et dans un scénario médian, la région devrait voir le nombre de vagues de chaleur être multiplié par 8 d'ici à 2050, passant de 2 à 17 par an en moyenne, correspondant à une hausse des températures de +1,7°C supplémentaires.


Région PACA entre mer et montagnes

Nous vous parlions en introduction d'un cercle vicieux. Sécheresse des sols et réchauffement climatique s'autoalimentent car, plus un sol est sec, plus il se réchauffe vite.


En septembre 2023, des chercheurs montraient, dans la revue Nature Climate Change, que les chaleurs extrêmes dans les sols augmentaient plus vite que celles de l’atmosphère, et que cette chaleur pouvait à son tour réchauffer l’air environnant, alimentant davantage les mécanismes de sécheresse dans une boucle de rétroaction délétère.


Ces phénomènes expliquent en partie la malheureuse série de records de sécheresse de ces dernières années. Par anticipation, il est fort probable que les crises d'eau deviennent de plus en plus sévère et dépassent les prévisions des modèles actuels.


La végétation : moteur des feux

Il est logique de penser que l'un des conséquences de ces phénomènes c'est l'asséchement, voire la mort de la végétation augmentant ainsi le volume de combustible disponible.

Cette disponibilité de volumes importants de combustible rend le milieu plus vulnérable aux feux.

Nous avons tous en mémoire les feux de 2021 dans le Var, de 2022 en Gironde ainsi que dans nombreux pays Européens ainsi que ceux de l'automne dernier en Grèce.

Le GIEC estime que « les dommages causés par les feux incontrôlés » pourraient augmenter de 50 %, à moins de 2,5 °C de réchauffement global.


Maison détruite par un feu de forêt gironde
@Stephane Mahe Reuters

Nos moyens d'actions ne suffisent plus!

Hervé Douville, climatologue à Météo France et coordinateur du chapitre dernier rapport du Giec consacré aux changements du cycle de l’eau est sans détour:« On a longtemps entendu des climatosceptiques nier la réalité de la hausse des feux. La hausse était cachée par l’augmentation parallèle des moyens de prévention et de lutte. Mais on atteint maintenant une limite : nos moyens d’action ne suffisent plus et les feux augmentent, y compris aux hautes latitudes. Un climat plus sec favorise clairement les feux »


Paradoxalement, les sécheresses hivernales tendent à réduire le risque d'embrasement l'été suivant. En effet, un hiver humide fera pousser la végétation qui pourra par la suite être asséchée par les températures estivales élevées et donner ainsi une situation ravageuse. Un hiver sec privera quant à lui les feux de végétation donc de combustible.


Plus de feux, plus de crues ?

De manière contre-intuitive, certaines sécheresses diminueraient le nombre de feux.

A l'inverse, les feux peuvent de manière indirecte augmenter les risques d'inondations!

Oui, vous avez bien lu, ils interfèrent dans le lien entre sécheresse et crues.


Inondations camping nord de la France
@BFMTv

On constate souvent que les sécheresses précèdent et favorisent les crues car ce qui rend le sol imperméable ce n'est pas la sécheresse en elle-même mais le mort de la végétation car c'est elle qui crée des espaces dans le sol pour que l’eau s’infiltre.


Ainsi, la sécheresse entraîne la mort des végétaux, elle-même potentiellement accentuée par les feux, contribuant à rendre les sols imperméables et vulnérables à l’arrivée des crues et inondations.


Ces éléments aggravent les risques de crue mais la cause première de celles-ci est la même que celle qui provoque les sécheresses : le bouleversement du rythme des pluies.

Si celles-ci seront plus rares aux moments critiques, aggravant les risques de sécheresses, elles seront aussi plus intenses dans le nord du bassin méditerranéen renforçant le risque de dépasser la capacité d'absorption des sols.


Comment anticiper au mieux l’évolution de tous ces risques ?

Même si tous les scénarios sur la hausse des températures jusqu'en 2050 convergent, tout ce qui touche au cycle de l'eau comporte encore de nombreuses incertitudes. Ce qui est certain, c'est que nous allons droit vers une augmentation du nombre de sécheresses et une hausse de leur intensité.


La certitude, c'est qu'il est urgent de nous adapter à ces multiples risques climatiques, en réduisant notre vulnérabilité aux feux et inondations, et en réduisant notre consommation et nos besoins en eau, notamment.


Et nous sommes, de l’avis de ces experts, loin de faire le nécessaire en la matière.

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